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ANIMAL DREAMS

Installation - 10 animaux (technique mixte), textes, enregistrement sonore, lumières , 2024-25   Musée paysan

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L’idée a germé assez vite: 

Dans ces deux lits en alcôve chargés d’histoire, des créatures endormies nous raconteraient leurs rêves…
Dans le contexte du musée paysan, ces créatures seraient les animaux qu’on trouve habituellement à la ferme.

Donc, les animaux de la ferme s'échappent de l’écurie pour squatter les lits de la « belle chambre ». 

Les voilà qui se glissent dans les draps du fermier et de la fermière...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

J’ai entrevu alors un lien avec la fable de George Orwell, Animal Farm, d’où mon titre,  Animal Dreams.

 

Dans la satire d’Orwell, les animaux chassent de la ferme les humains qui les exploitent pour conquérir leur indépendance. Insidieusement, les inégalités s’installent. Les cochons finissent par instaurer un régime de terreur. Ils ne se distinguent plus des humains dont ils ont intégré le comportement. Ils s’habillent, dorment dans des lits, et marchent sur leurs pattes arrière, adoptant notre « déhanché bipède » comme le dit mon âne moqueur.
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Contrairement à la ferme d’Orwell, mes animaux, eux, semblent dormir paisiblement, unis comme une grande famille.
Mais tous rêvent de nous les humains, de nos travers et des absurdités du monde.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

La vache condamnée à mort pour notre bonne conscience est réduite en steak comme elle l’a toujours été.

La mouche cauchemarde en plein carnage de « territoires occupés ».

La lune en fromage que convoite la souris sert de poubelle aux conquêtes spatiales.
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La poule pond à la chaîne même en dormant et finit dans une casserole.
Le chat philosophe se heurte à une administration kafkaïenne.

Le cochon est dépassé par la complexité de l’ère numérique.
Le lapin fornique en se fichant pas mal de démographie ou d’égalité des sexes.

L’âne rit de notre prétendue supériorité exclusive.
Le mouton se moque d’un art qui adore « questionner » en oubliant parfois de se questionner lui-même.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Seul le chien se délecte dans un rêve de société inclusive, de partage, d’amour sans possessivité, de plaisir simple…et voudrait ne pas se réveiller.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le discours plutôt pessimiste de cette ménagerie tranche avec l’ambiance de l’installation, paisible, tendre, jouant avec des lumières chaudes.
Les animaux, couchés dans leurs draps blancs, ne semblent ni tourmentés, ni malades, ou agonisants. 

Il fallait qu’on les sente vivants, que leur expression passe par d’autres composantes que les yeux puisque fermés. J’ai travaillé leurs oreilles, leur museau, la position de leur tête, parfois inclinée, ici un sabot qui dépasse, une main de souris, des cils en broussaille, des poils hirsutes..

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Techniquement, chaque animal a été une nouvelle aventure dans sa fabrication, dans la recherche de forme et de matières multiples.
Au fur et à mesure du travail manuel, l'écriture des rêves évoluait.
L’enregistrement des rêves avec les comédiens et comédiennes fut encore une passionnante étape du projet, tandis que mon compagnon Enrico Erba planchait sur la programmation et autres astuces techniques de l’installation.

Animal Dreams fut  pour moi un rêve, celui d’une collaboration et celui d’une création semée comme toujours d’obstacles à franchir et de questions passionnantes à résoudre.

 

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